Poète-cambrioleur, vagabond et breton
« Je suis le roi des Beatniks. Je suis François Villon, poète malandrin vagabond des grands chemins à travers l’espace libre », écrivait Jack Kerouac au XXe siècle en hommage au plus influent poète occidental depuis le Moyen Âge jusqu’aux temps modernes.
Qui aurait pu croire que « Maître François », poursuivi par les gens d’armes pour être exécuté, retourna, tout comme Kerouac cinq siècles plus tard, sur les traces de ses origines bretonnes ? Personne, sauf Roger Faligot.
Intrigué depuis toujours par l’auteur de « La Ballade des Pendus », le reporter-écrivain a mené une enquête hors norme comme un jeu de piste, grâce à une analyse méthodique de ses poèmes, des archives les plus anciennes, des dossiers criminels, explorant les lieux évoqués par Villon.

Dans son livre, il répond à ces surprenantes questions :
- – Pourquoi Villon fréquentait-il à Paris les étudiants des collèges bretons et en particulier celui de Tréguier à côté de la Sorbonne où il habitait ? Quel fut le rôle de l’un d’eux dans le meurtre d’un prêtre occis par Villon en 1455 ?
- – Comment l’ont aidé ses amies prostituées, la Grosse Margot et Jehanne de Bretagne, pour s’éclipser ? Parvenu à Rennes, que faisait-il dans l’étrange Confrérie des mercerots ?
- – Pourquoi la fresque de La Danse macabre (qu’on retrouve à Plouha, Côtes d’Armor) a tant inspiré son œuvre ?
- – Sa famille maternelle vient-elle de la région de Châteaubriant et des marches de Bretagne ? Que faisait-il, caché à Saint-Julien-de-Vouvantes, lieu du grand pèlerinage breton au Moyen Âge : prier Dieu qu’il lui pardonne ses crimes ou détrousser pèlerins et bourgeois ?
- – Pourquoi doit-on conclure que son vrai père, mort à Pontoise quand il était enfant, était originaire de Tréguier ?
- – De quelle façon le monde celtique et les langues bretonnes, surtout le gallo, ont influencé la poésie de Villon ?
Cette biographie littéraire, grâce aux archives de police et aux toutes premières copies du Testament de Villon, distille des révélations inédites sur le poète dont la disparition finale amplifie encore le mystère.
« Tout le monde le reconnaît, François Villon est un modernisateur de la langue et la littérature. Il joue sur les mots et avec eux, drôle de funambule, en équilibre sur le fil du destin. Il bouleverse la poésie et il invente l’humour noir avant l’heure. Il pourfend l’amour courtois à coups de braquemart, détourne les romans de chevalerie, fait imploser le merveilleux chrétien. Il impose un érotisme vécu et débridé, dans un parler cru, comme arme fatale contre la superstition religieuse, l’hypocrisie des bourgeois de Paris, la creuse vanité des princes qu’il aimerait séduire alors qu’il les méprise. Il est bien de son temps et contre son temps tout à la fois. »

Roger Faligot est écrivain et reporter. Depuis le Finistère, il sillonne les routes du monde et remonte scrupuleusement le cours du temps, recherchant les facettes méconnues de l’Histoire. Sa passion pour les langues, les enquêtes historiques et les reportages a donné jour à une bibliographie foisonnante d’une cinquantaine d’ouvrages documentaires ou de romans sur le thème de l’Histoire européenne et asiatique, sur la Bretagne et le monde celtique.
[Rencontre] Dimanche 26 octobre à 11h30
Le Klub
Rencontre entre l’écrivain Roger Faligot et le journaliste Sten Charbonneau.