Les chemins creux de Saint-Fiacre

Daniel Cario

Résumé

Éléments biographiques

Daniel Cario est né en 1948 au Faouët, dans le Morbihan, en plein Centre-Bretagne.
Après des études au lycée de Lorient, il est devenu instituteur puis professeur de lettres modernes en collège.  

Pendant plusieurs années, il a été responsable du secteur formation de la Ligue française de l’enseignement du Morbihan. Il s’est alors intéressé tout particulièrement aux cultures populaires d’essence traditionnelle, et notamment à la danse et à la musique. Il a tout d’abord écrit des ouvrages techniques : Du terroir à la scène : la tradition de danse bretonne et le spectacle et La Danse bretonne, puis il s’est lancé dans le roman en utilisant ses connaissances en matière de culture populaire avec deux trilogies, la première comprenant : Le Sonneur des halles, La Musique en bandoulière et La Complainte de la grive et la seconde portant sur le monde des tailleurs-brodeurs bretons au XIXe siècle : Le Brodeur de la nuit, Les Habits de lumière et La Parure du cygne.

Il a continué à se diversifier en écrivant des romans pour adolescents, La Guerre des Trotte-menu et Coup d’Etat chez les Trotte-menu, mais aussi des romans noirs et des policiers dont Au grenier, Prix du roman Produit en Bretagne 2015. Les Chemins creux de Saint-Fiacre est son septième roman aux Presses de la Cité.

 

Résumé de la 4ème de couverture

Âpre et tendre, l’enfance d’Auguste, émaillée de souvenirs, dans un village du Morbihan. 

C’est l’enfance d’un mal-aimé, d’un petit garçon sans père connu, éduqué à la dure par sa mère et sa grand-mère, et qui doit veiller sur son cadet. Alors, dans les chemins creux autour de Saint-Fiacre, Auguste, sept ans, conquiert son espace de liberté, découvre la vie au contact de la nature et recueille des animaux blessés… C’est non loin également qu’il fait deux rencontres décisives, l’une avec le vieux Daoudal, guérisseur mis au ban du village, et l’autre avec la petite Lise qui va le toucher en plein cœur.

 

Ce qu'en pense le jury...

Une récompense justifiée pour un auteur breton confirmé. Né en 1948 au Faouët, Daniel Cario, professeur de Lettres à Lorient, fut responsable du secteur formation de la Ligue française de l’enseignement du Morbihan. Ses recherches, ses activités ont fait de lui un spécialiste des cultures traditionnelles : Du terroir à la scène (War’l Leur, 1998) ou La Danse bretonne (Coop Breizh, 1999) en portent témoignage. Ses connaissances ethnologiques, son ancrage familial et personnel au Faouët, sa réflexion sur l’homme et sur l’évolution des sociétés auront nourri et conforté son art romanesque, des Habits de Lumière à La maison des frères Conan, du Sonneur des Halles à Petite Korig en passant par Les Coiffes rouges, et sans oublier le thriller : Au grenier ou L’ombre de Claude

Le roman primé cette année par le jury de Carhaix, Les Chemins creux de Saint-Fiacre, reprend certains grands thèmes de Daniel Cario, l’enfance confrontée au pouvoir des adultes, parents ou éducateurs, la différence, la découverte des pesanteurs sociales qui contreviennent au désir de liberté, l’aspiration au bonheur percutée par la méchanceté, la maladie, la pauvreté, la mort. Mais dans le malheur brillent des parcelles de bonheur, dans la solitude surgit une présence inattendue et salutaire. En 1932, naît à Saint-Fiacre Auguste enfant bâtard, situation que ne lui pardonneront ni sa mère ni sa grand-mère. Livré à lui-même, il fait corps avec la nature, bois et prés, animaux sauvages et domestiques. Mal aimé de tous, le garnement se trouve un ami et comme un père en la personne de Daoudal, rebouteux et prétendu sorcier, rejeté de tous d’autant plus que craint superstitieusement. Mis à l’école des Frères, Auguste sera plutôt un bon élève mais trop libre, voire insoumis. « Skolig al louarn », l’école du renard serait plus captivante, d’autant que Daoudal en est l’instituteur… Sur fond de gamineries anodines mais peu tolérées, on suit Auguste dans les chemins creux de Saint-Fiacre tandis qu’autour de lui le monde adulte retentit d’entraides en haines, de fêtes en conflits, au fil du temps qui passe et du temps qu’il fait. 1940 : l’histoire rattrape Saint-Fiacre qui pour n’être pas un paradis n’était pas un enfer. Le bref passage de la jeune réfugiée, Lise Darcourt, marquera à vie Auguste. La guerre avive les passions, dénude les âmes noires et jette Saint-Fiacre dans une tourmente dont l’Occupation est plus un symptôme qu’une cause.  

Profondément ancré dans la Bretagne réelle, le roman de Daniel Cario échappe à tout régionalisme et aux conventions du genre. Le romancier fouille la réalité humaine et fait aborder son lecteur aux chemins creux et  clairs-obscurs de la vie.

Yannick PELLETIER
Membre du jury du Prix du Roman de la Ville de Carhaix.