Par Yann Rivallain

Marie-Josée Christien, créatrice de la revue de poésie Spered Gouez est une figure majeure de la poésie bretonne contemporaine. Auteur d’une trentaine d’ouvrages et couronnée de plusieurs prix, depuis un quart de siècle, elle n’a de cesse de rassembler les poètes et leur public autour d’ouvrages ou d’événements autour d’un feu sacré, celui de la poésie, « pour éclaircir, pour éclairer ».

Originaire de Guiscriff, Marie-Josée Christien est de ces femmes de Bretagne et d’ailleurs, curieuses de tout, qui ont commencé à franchir les âges, les continents et les barrières sociales en sillonnant une cour d’école. Devenues femmes de mots, de livres, de savoir souvent, Annick Cojean, Mona Ouzouf, Annie Ernaux et tant d’autres n’ont jamais oublié les chemins creux, les hameaux de pierre et les corps fatigués auxquelles elles rendent hommage de là où elles se trouvent aujourd’hui. Marie-Josée Christien, elle, devenue institutrice à Châteaulin, Carhaix et Quimper, n’a jamais quitté l’école, la terre et celles et ceux qui l’ont vu faire ses premiers pas. Sa poésie est marquée par le temps breton, celui d’une vie qui passe ici, qui noircit les ciels, alourdit les silences ; celui qui nous sépare encore de ceux qui ont dressé de lourdes pierres dans le ciel de Carnac ou creusé dans la honte la tranchée de Glomel. Ceux dont Marie-Josée Christien se dit plus proche que de ses contemporains. Quand Grall nous laissait entrevoir sa solitude lorsque ses amis désertaient l’automne à Botzulan, Marie-Josée Christien fait entrer cette solitude dans nos chairs. Et « l’été vieillit l’horizon comme un mort / laisse des traces d’encens/ c’est toujours la même odeur terreuse et fade de novembre ». Ses textes profonds, vifs, épurés, et délibérément polysémiques vont aux sens et font sens. Sa poésie, nous dit-elle, fait partie d’une certaine école bretonne qui la rapproche de la poésie allemande ou belge : une poésie du réel, accessible, nourrie par l’imaginaire. Avec chez les Bretons, la mélancolie, la gravité et le désespoir en plus. « La poésie bretonne est assez concrète, on est loin de la poésie de laboratoire qui subsiste à Paris, analyse-t-elle. Je n’aime pas la petite poésie du quotidien, les jeux de langage ou de mots ». Et tant pis si, comme elle le rapporte, les instances officielles comme le Centre national du livre reprochent au cercle des poètes bretons d’être trop « régionaux ». « Les poètes des autres régions identifient et apprécient la poésie bretonne, notamment pour la place que nous accordons à la nature, à la mort, aux cycles ».

Longtemps après qu’on eut refermé un recueil de Marie-Josée Christien, ses phrases parfois lapidaires et dépourvues d’artifices qui nous entraînent dans leur chute, vers l’abîme ou la lumière, résonnent, questionnent et nous rappellent à elles. Chez elle, le mystère des mots librement associés, découpés, à peine prononcés n’est jamais rempart. Elle tient à ce que sa poésie soit immédiatement lisible, provoque une émotion spontanée, tout en proposant « des creusements et explorations qui se révèlent aux lectures suivantes. On ne doit pas deviner le travail derrière. Je laisse un texte reposer longtemps, jusqu’à ce qu’il se rappelle à moi. J’élague beaucoup, à la manière d’un sculpteur qui enlève de la matière. »

La langue du silence

Il flotte déjà un air de poésie et une légère distance inquiète, dans le regard clair de Marie-Josée Christien lorsqu’attablée à la terrasse du Ceili pub, le lieu de rendez-vous quimpérois qu’elle a choisi, elle remonte le fil du temps. Pour retrouver le village de Guiscriff et « la petite maison, d’une seule pièce, sans eau courante ni confort », où elle grandit dans les années soixante. Chez les « rouges », dans une famille pauvre. Isolée en campagne, sans enfant de son âge alentour, Marie-Josée est en revanche marquée par l’empreinte de sa grand-mère. « Elle m’a appris à ne pas avoir peur du silence. Les siens n’étaient pas pesants. On les retrouve dans les blancs autour de mes vers. Je tiens aussi d’elle une manière d’observer. En breton, elle avait un nom pour chaque chose, chaque plante, chaque arbre. Elle avait une langue bretonne très riche, plus que celle de mes parents dont le breton était déjà appauvri. J’ai gardé en mémoire la version bretonne de beaucoup de noms de plantes, que je ne connaissais pas ou qui me semblaient trop savants en français. Par ma grand-mère, j’ai perçu toute la violence de la domination du français au détriment de la langue usuelle. » Bilingue dans l’enfance, Marie-Josée Christien a aussi passé l’oral de breton au bac et suivi des cours avec Mervent mais n’en a pas fait une langue de travail. « Je n’écris que très peu en breton car je me heurte à l’écriture, trop différente de la langue orale du pays de Guiscriff, très condensée, apprise dans l’enfance. En revanche, je peux juger de la qualité des traductions de mes textes, comme celle de Jil Pennec, qui a traduit Un monde de pierres, par exemple, que j’ai trouvée très bonne. » S’il elle s’est toutefois essayée avec succès au haïku en breton, emportant au passage un deuxième prix dans la revue Hopala, c’est selon elle parce que pour elle l’univers du Haïku, concis et souvent lié à la nature fonctionne bien avec le breton. Poète bretonne, elle l’est aussi par l’influence que la langue de son enfance exerce sur sa poésie. « En breton, on va à l’essentiel, je m’y efforce aussi. J’utilise aussi beaucoup de formes impersonnelles et passives. Et surtout, je travaille avec des blocs de mots que je fais circuler dans la phrase. Leur place change le sens, comme en breton ».

De la Bretagne, Marie-Josée Christien admire aussi les colères, celles qui des manifs contre la centrale nucléaire de Plogoff, du soutien aux prisonniers du FLB au combat pour défendre la maternité de Carhaix traduisent pour elle une propension à l’élan collectif, à la solidarité et à une indignation salutaire. Au fil du temps, la jeune fille longtemps « effacée », voire taciturne, va devenir une citoyenne engagée, notamment contre les injustices sociales. Au cours de ses études de lettres à Rennes, elle adhère à la LCR d’Alain Krivine au sein de laquelle elle milite pendant plusieurs années. « Mon père a été ouvrier chez Citroën à Paris, il y avait donc une certaine imprégnation. Notre commune était très divisée, nous nous étions les mécréants. Mon père voyait d’ailleurs l’éducation et les études comme une bonne chose pour pouvoir se défendre. J’ai étudié deux ans en fac de lettres mais j’ai dû arrêter car j’étais boursière. Je faisais des petits boulots mais la vie était trop chère. Au début j’ai ressenti du dépit mais j’ai trouvé ma place comme institutrice et directrice d’école. » Si elle voit toujours rouge en constatant l’état du monde et notamment la perte des acquis sociaux après la chute du mur de Berlin, elle s’est détournée du militantisme en y découvrant les mêmes écueils qu’ailleurs, en plus condensés, notamment la place réduite accordée aux femmes. « Aujourd’hui, on retrouve ma révolte sous une autre forme, poétique et ancrée au plus profond de moi, mais pas la colère qui est une mauvaise conseillère. C’est comme une bulle qui disparaît, dont il ne reste rien, analyse-t-elle. Il me reste cependant une conscience citoyenne et du bien public très forte.»

Une écriture clandestine

Si Marie-Josée Christien n’a jamais caché ses instincts de révolte et son goût pour le rock noir des années 80, notamment celui des Rennais de Marquis de Sade – elle a d’ailleurs animé une émission sur le rock sur Radio Poher à Carhaix – l’écriture aurait pu rester un plaisir caché. « J’ai toujours écrit, j’étais dans une classe unique où tous les niveaux étaient mélangés. Pour ne pas déranger les autres, nous pouvions écrire. J’ai appris à lire à cinq ans. Dans une famille pauvre, l’écriture était possible, ça ne coûtait pas cher, il n’y avait rien à acheter. J’écrivais de la poésie, mais c’était beaucoup des textes d’imitation, je trouvais notamment les dictées très belles. Et je notais les noms de leurs auteurs pour plus tard. Chez moi il n’y avait que le Larousse, Ouest-France et la Redoute. J’écrivais de manière un peu clandestine. Je pensais que la poésie était réservée à une certaine élite, des Chateaubriand, Renan, Balzac et à ce genre de personnages. C’est Armand Robin, que j’ai découvert par un professeur, qui m’a légitimée. De par ses textes, ses origines modestes et centre-bretonnes et son ouverture au monde. S’il avait réussi à s’imposer, je pouvais écrire ! »

Marie-Josée Christien sera publiée pour la première fois en 1979 grâce à Erwann Rougé qui milite avec elle à la LCR de Quimper et à qui elle a fait lire quelques textes. Il la recommande à Gérard Faucheux, qui lui ouvre les pages du troisième numéro de sa revue, Interventions à Haute Voix. Pendant une dizaine d’années, avant la sortie de son premier recueil, Les extraits du temps 1 en 1988, elle ne publiera d’ailleurs qu’en revue et collaborera à l’édition de plusieurs d’entre elles. On retrouve ses textes dans la revue Foldaan de Jacques Josse en 1983, ou Écriterres de Paul Quéré. « Publier permet de converser avec des inconnus. On n’écrit pas pour soi mais on met longtemps à s’en apercevoir. Cela permet d’aller plus loin car on continue à polir ses textes pour ne soumettre que ce qui est achevé. »

Un miracle collectif

Clandestine, Marie-Josée Christien ne l’est assurément plus. Elle a publié une trentaine de livres et participé à une cinquantaine d’ouvrages collectifs. Au point de devenir une figure centrale pour qui s’intéresse à la poésie en Bretagne et au-delà. Grâce notamment à l’immense travail qu’elle réalise depuis 1991 et la création de la revue de poésie annuelle Spered Gouez, rendu possible par le centre culturel breton Egin, qui organise aussi le festival du livre. Des centaines d’auteurs ont été publiés au fil des 26 numéros de Spered Gouez, « l’esprit sauvage », en breton. « Spered gouez, c’est l’alliance du sens et des sens, de l’émotion et de l’intellectuel. Le côté sauvage, c’est aussi le centre-Bretagne. C’est une revue bretonne mais aussi ouverte sur d’autres mondes. C’est une revue qui soutient également les femmes, qui en poésie aussi, manquent de confiance. J’ai besoin de cette revue pour aiguiser ma réflexion, m’éloigner du moi, adhérer au collectif pour ne pas tomber dans le piège du nombrilisme, explique la cheville ouvrière de Spered Gouez. »

Outre le travail considérable réalisé autour de cette revue, Marie-Josée Christien s’entoure pour publier des anthologies ou des portraits de poètes dans la collection « Parcours » et ailleurs. À l’horizon des terres infinies, variations sur Paul Quéré, donne la mesure de la passion et de l’énergie consacrées par Marie-Josée et de nombreux poètes, de Pierre Tanguy à Louis Bertholom en passant par Jacques Josse, Guy Allix ou Patrice Perron pour évoquer son souvenir. Un ouvrage de la collection « Parcours » est aussi consacré à Marie-Josée. On aurait tort d’y voir une simple quête d’exposition. C’est bien de passion et de partage qu’il s’agit. On sait à quel point la poésie chemine en marge du business éditorial et qu’ici, les réalisations reposent souvent sur le don, de soi et de moyens.

La reconnaissance, à défaut de venir d’un large public, des poètes de l’envergure de Marie-Josée Christien l’obtiennent en Bretagne et ailleurs à l’occasion de prix, de salons et en voyant des traductions de leurs poèmes fleurir aux antipodes. Pour sa part, Marie-Josée reçoit dès 2009 le prix Xavier Grall pour l’ensemble de son œuvre, et le prix des Bretons de Paris pour Les extraits du temps. Elle est aussi élue sur le chemin des poètes du Printemps de Durcet. Surtout, elle devient lauréate du Grand prix international de poésie francophone, sans candidature préalable, en 2016.

Rien ne ferait plus de mal à Marie-Josée Christien que de penser que ce palmarès prestigieux ou un de ses poèmes puissent intimider quiconque. « La poésie est un art pour moi, pas un genre littéraire. C’est dommage parce cela fait naître des complexes. Certaines personnes pensent qu’elles ont un problème si elles ne comprennent pas un poème, qu’elles sont obligées de comprendre. Alors qu’en peinture, par exemple on peut davantage se satisfaire d’aimer ou pas de manière instinctive. C’est selon moi la faute de l’école, qui a toujours poussé les élèves à expliquer ce qu’a voulu dire l’auteur. Alors qu’on devrait leur demander ce qu’eux voient dans le texte ! »

Nous ne nous risquerons donc pas à tenter d’expliquer ici ce que veut dire l’auteur au fil de ses recueils. Des pistes sont sans doute à chercher du côté de ceux dont l’écriture l’ont touché : Rilke, Apollinaire, Armand Robin, Paul Quéré, Xavier Grall, « celui de la fin, de Genèse et de Solo » ou le Paol Keineg des années 75. « En breton, j’aime beaucoup Fañch Peru, je retrouve la saveur de la langue parlée, ou encore Alan Botrel et Guy Etienne. Mais souvent le breton n’est pas traduit à sa juste valeur, l’esprit de la langue se perd en français. Yann-Ber Calloc’h, par exemple, mériterait de nouvelles traductions. »

On peut aussi chercher à recenser les thèmes qui servent de fil conducteur à ses différents recueils pour entrevoir son univers, même si prévient-elle, « ce n’est pas le sujet qui fait la poésie ». La sienne, nous l’avons vu, nous parle beaucoup du temps, qui passe et qu’on subit « J’écris aussi beaucoup sur le climat. Je suis née en janvier. Je suis très sensible aux saisons ». Son premier ouvrage, Les Extraits du temps est d’ailleurs à conseiller « car il contient tous les autres en germe. »

Nul ne sait quel est ce monde
d’où nous venons
où l’on comprend le langage des pierres
le langage amer des silences habités
par des lumières souterraines
Car il n’est presque plus possible de parler à tous les hommes.

Tiré de Les Extraits du temps, Les Éditions Sauvages, 2009

« Je parle beaucoup du cosmos, notamment dans Généalogie de la matière, un recueil en préparation. Je m’intéresse à la manière dont la matière inerte a donné le vivant. Je lis beaucoup d’ouvrages scientifiques et sur la préhistoire. » La pierre, l’eau, la nuit sont très présentes dans son œuvre ; l’intime aussi, notamment lorsqu’elle évoque l’énigme de la maternité dans Le carnet des métamorphoses et surtout la maladie de Vaquez qui hante son dernier recueil, Affolement du sang. Elle lui a été diagnostiquée en 2011. Il s’agit d’une maladie rare et incurable qui provoque un excès de production globulaire, des risques cardio-vasculaires et une grande fatigue. « Ce recueil m’a aidé à me relever de la maladie. Un livre n’est pas une thérapie. Mais cette maladie m’a fait redécouvrir la précarité de la vie. Je me suis rendue compte après coup que la progression du recueil suivait mon cheminement face à la maladie : le déni, le choc, l’acceptation et la reconstruction. Ce livre s’est un peu écrit de lui-même. Mais il va au-delà de la maladie et peut évoquer toutes sortes d’épreuves traversées dans l’existence. » Une dizaine d’ouvrages sont en cours de préparation ou sur le point d’être édités, dont de très beaux Éclats d’obscur et de lumière avec lesquels Marie-Josée Christien nous livre son essentiel, sous formes d’aphorismes et de pensées qui portent elles aussi la marque de son talent incontesté pour condenser une pensée, conjuguer force et sobriété, doute et espoir : « Une poésie qui ne s’adresse pas aux êtres humains, qui se complait dans l’incommunicabilité est inutile, infondée […]. La poésie métamorphose la création individuelle en un miracle collectif ». (Extraits du recueil à paraître).

Hommage à Carhaix

Un miracle collectif qu’elle ne ressent nulle part aussi intensément qu’à Carhaix, sa « ville de cœur » où elle a vécu onze ans. « Là-bas, on ne m’a jamais demandé d’où j’étais. Je pense que c’est une ville ouverte, qui a toujours été un lieu de passage, animée d’une vraie conscience collective. Au-delà des désaccords, on sent que tout le monde va dans le même sens. Le bénévolat y est un mode de vie. Comme d’autres aventures carhaisiennes dont les Vieilles Charrues, le festival du livre de Carhaix est unique. Ici tout devient plaisir, ce n’est pas un sacerdoce. À Carhaix, le livre est resté convivial, tous les éditeurs sont logés à la même enseigne, il n’y a pas de privilèges comme sur certains salons. Ni langue de bois ! Il y a même un côté militant qui peut étonner. Je me souviens notamment du discours de Martial Ménard qui en avait décoiffé certains. »

Entre deux publications, chroniques littéraires, salons, lectures, Marie-Josée Christien trouve aussi le temps de réaliser des collages dans la veine surréaliste et dont elle illustre certains livres. « La poésie est très présente dans tout ce que je fais, elle fait le lien entre toutes mes activités. Le poète est un passeur. Mon métier aussi était celui d’un passeur. »

« Le poète doit écouter le peuple » écrivait Tahar Ben Jelloun en 1974. Peut-être qu’aujourd’hui le peuple, y compris breton, devrait davantage écouter la voix de ses poètes. Ils lui ouvrent une fenêtre sur un autre monde, peut-être moins impossible que ne le prétendent ceux que Marie-Josée Christien considère comme « les VRP de la parole officielle de la caste qui nous gouverne ». Les poètes sont-ils plus libres parce qu’ils ne dérangent plus assez ? Que leurs voix sont assourdies par le bruit du monde, « invisibles et dispersées » ? Peut-être au contraire parce qu’elles font peur à ceux qui n’osent pas se confronter aux questionnements, aux vertiges des possibles et aux gouffres de l’âme dans lesquels la poésie nous plonge parfois. Et à l’universel, ce « dénominateur commun qui permet à tout être humain de se sentir proche d’un autre être humain, quels que soient son origine, son pays, sa culture, son époque », comme l’écrit Marie-Josée Christien avant d’avertir : « à condition que l’on n’oppose pas l’universel et le particulier, qu’on ne nous serve pas cette « référence bien creuse à l’universel pour justifier qu’on rabote les droits de peuples, qu’on étouffe les langues minorisées et nivelle toute différence ».

Écoutons les poètes, écoutons Marie-Josée Christien dans un de ses premiers poèmes :

et nous surpris

renverserons la tête pour chercher le vent

comme pour naître.

Le dernier ouvrage de Marie-Josée Christien, Affolement du sang a été publié aux éditions Al Manar, en 2019.

"Affolement du sang" de Marie-Josée Christien (éditions Al Manar, 2019).

La fenêtre s’ouvre
un écran immense où se tord la nuit
des lambeaux s’échappent
Le reflet du monde va s’éteindre
bien plus loin

La suite des jours est incertaine
l’air se met à vibrer
quand le sanglot de la nuit cesse
le temps est soudain clair
comme une goutte d’eau

Et le calme du ciel
épuise le courage
qui soulevait nos mains——­­­­­­

Les extraits du temps, les Éditions Sauvages

Marie-Josée Christien sera présente au « Festival du livre en Bretagne » les 24 et 25 octobre 2020 à Carhaix sur le stand de « Spered Gouez / l’esprit sauvage ».

Elle animera également le « Cabaret des Poètes » le dimanche à partir de 13h45 au cinéma « Le Grand Bleu ».